Nouvelliste du 27.12.14 - 4 générations pour un hôtel...

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arollablabla
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  Nouvelliste du 27.12.14 - 4 générations pour un hôtel...

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Quatre générations pour un hôtel historique

PREMIERE GENERATION

Peter Weatherill, le patron du Kurhaus à Arolla depuis 2006, n'a d'anglais que le nom. "Je suis un Gaspoz d'origine et j'ai toujours vécu ici ou à Sion. Désolé pour le manque d'exotisme de mon histoire" , sourit celui qui représente la quatrième génération de Gaspoz à la tête de l'un des quatre hôtels historiques du canton. "C'est un avantage indéniable d'être choisi par des experts pour figurer dans ce guide." Mais, malgré ses 118 ans, le Kurhaus n'est pas le plus vieil hôtel de la vallée. "Mon arrière-grand-père Jean-Baptiste Gaspoz, qui était juge cantonal, a tout d'abord construit la Dent Blanche à Evolène en 1860 avant d'acheter les terrains de l'alpage d'Arolla. Il avait compris avant tout le monde que les alpinistes et les touristes anglais représentaient un commerce à exploiter."

Le symbole d'Honorine

Malheureusement, il décédera avant la fin des travaux de construction du Kurhaus qui prendront quatre ans et qui seront réalisés par une majorité d'ouvriers italiens. "C'est ma grand-mère Honorine qui a terminé la gestion des travaux et qui a exploité l'hôtel avec son frère. Je me dis souvent que si elle a réussi cet exploit avec six enfants à élever seule, je peux au moins réussir à exploiter ces lieux" , avoue Peter Weatherill qui emploie 20 personnes en hiver et 15 en été pour exploiter les 65 chambres et 120 lits d'un hôtel qui a connu une seule fermeture depuis sa création. "C'était durant l'été 1979. Nous avons tout refait l'intérieur pour améliorer le confort de nos hôtes et mettre notamment des sanitaires dans toutes les chambres." Auparavant, en 1968, il avait inauguré sa première ouverture hivernale avec un Noël mémorable passé à la lueur des bougies en raison d'une panne d'électricité, mais animé par la chanteuse américaine Joséphine Baker présente à l'hôtel avec toute sa famille. "C'est notre hôte la plus illustre" , reconnaît Peter Weatherill en nous faisant découvrir le livre d'or de l'hôtel.

Sauvé grâce aux loyers des Français

Contrairement à d'autres établissements historiques du côté de Finhaut ou de Champéry qui ont dû fermer depuis, le Kurhaus - qui malgré son nom n'a jamais proposé des cures - a peut-être été sauvé par un certain Vladimir Fabrikant, un Français qui a loué pendant plus de vingt ans l'hôtel au nom de la Croix du Sud, une sorte de Club Med de l'époque. "Mes parents ont réinvesti tous les loyers payés par le club pour maintenir à flot l'hôtel. Sans cela, il n'aurait certainement pas été possible de le conserver au goût du jour." Pendant plus de vingt ans, le Kurhaus devient donc un club "avec des cars de Français qui débarquent, mais une ancienne clientèle qui disparaît en deux ans, ce qui n'a pas été facile à vivre". Ouvert uniquement l'été, le Kurhaus revient entre les mains "Gaspoz" dès 2006 avec le retour aux sources de Peter Weatherill. "C'était prévu. J'ai quitté Arolla pour permettre à mes enfants de grandir dans une ville, à Sion. J'y ai fait mes armes d'hôtelier notamment du côté de l'Hôtel Ibis. Et puis les dirigeants français de la Croix du Sud prenaient leur retraite..."

Au moins 20% de plus grâce à la PdG

S'il a dû renouveler la grande partie de sa clientèle, aujourd'hui, le patron n'aime pas vraiment parler chiffres. Il refuse par exemple qu'on le questionne sur son taux d'occupation. "Ça ne veut rien dire pour moi, surtout lorsque l'on exploite un lieu de 120 chambres... Le plus grand de la vallée!" Il avouera seulement que son établissement est rentable, mais que l'hiver est en diminution, sauf les années de PdG "qui permet une augmentation du chiffre de 20 à 30%" . De toute façon, pour lui, hôtelier n'est pas un métier mais une vocation. "Durant la période d'ouverture, je travaille 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Mais je n'ai pas non plus envie de faire autre chose." Une définition qui pourrait bien faire peur à la cinquième génération de Gaspoz. "Pour l'instant, personne ne se profile vraiment" , sourit le patron en servant l'apéritif aux frères Bournissen venus en voisin, "mais je ne suis pas près d'abandonner non plus. En mémoire d'Honorine, on démontrera toujours que cet établissement est exploitable." Un client appelle. Il débarque à 19 heures à Sion. Le patron promet que quelqu'un le prendra à la gare. "Jean-Michel, tu vas à Sion après-midi. Tu peux reprendre un client vers 19 heures?" Bournissen dit oui de la tête. A Arolla, la solidarité n'est pas encore un vain mot .

Vincent Fragnière

Information pratique: Dès 50 francs la nuit Plus d'infos sur http://www.hotel-kurhaus.arolla.com

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