Réunion autour de la Dent-Blanche
Un nouvel abonnement de ski commun aux remontées mécaniques d'Evolène, d'Arolla et de la Forclaz-Blanchalpe entre sur le marché cet hiver
La commune d'Evolène et les remontées mécaniques d'Evolène, d'Arolla et de la Forclaz-Blanchalpe ont validé en septembre dernier le projet d'un abonnement de ski en commun, labellisé Espace Dent blanche. Motivé par la commune, ce projet permet surtout aux clients une lecture simplifiée des offres de ski proposées dans la région. La carte journalière, au prix de 40 francs pour un adulte, donne désormais accès aux trois domaines et à plus de 100 kilomètres de pistes.
Nouveau produit marketing
"A l'origine du produit, c'est la volonté de mettre le client au centre des priorités", indique Serge Gaudin, conseiller communal chargé du tourisme. A son arrivée dans la région, le client aura droit à une offre uniformisée. "Tout le monde voulait aller dans ce sens, ajoute le conseiller. Chacun garde son identité indépendante mais la coordination devient commune."
Une simplification jugée nécessaire et obligatoire, qui sera également bénéfique du point de vue marketing. "Une région est bien plus facile à vendre auprès du public. On offre maintenant un véritable espace de ski."
Un plus pour la clientèle
Pour les exploitants, cet espace ne changera rien à leur mode de fonctionnement. "C'est vraiment un plus pour le client", souligne Peter Weatherill, directeur des remontées mécaniques d'Arolla. Le problème pour les stations de petite taille, c'est le manque d'attractivité sur une semaine. "80% de nos ventes se font sur les cartes journalières", précise Jean-Yves Rumpf, directeur de Télé-Evolène. Ce nouvel abonnement devrait ainsi encourager les indécis et augmenter les ventes d'abonnement à la semaine ou à la saison. "Avec trois domaines distincts, on n'était pas intéressant, souligne le conseiller communal. L'intérêt des hôtes pourrait de plus attirer l'attention des autres remontées mécaniques pour d'éventuels partenariats. Pour l'instant, c'était notre devoir de nous organiser à l'interne."
La commune en chef d'orchestre
Réaliste, Serge Gaudin ne le reste pas moins face aux difficultés de la situation. "Cela permet la commercialisation du ski à Evolène mais ne règle par les problèmes de fond."
Victimes d'un secteur particulièrement concurrentiel et avec des infrastructures vétustes, la situation financière des remontées mécaniques demeure préoccupante. "Télé-Evolène, c'est entre 400'000 et 500'000 francs de déficit annuel épongé par la commune", précise le conseiller. Sans être une solution miracle, l'Espace Dent Blanche devrait tout de même améliorer le chiffre d'affaires.
Un chiffre d'affaires déterminant les subventions données par l'Etat. En ce qui concerne les domaines skiables, trois catégories d'entreprises existent. Les alpha, bêta et gamma. "Entre les trois domaines, nous sommes à 1,8 million de chiffre d'affaires par année. Si nous dépassons la barre des deux millions, nous entrerons dans la catégorie supérieure bêta et pourrons espérer de plus grandes subventions", précise Serge Gaudin.
La Forclaz en plus-value
Rolang Pralong, président des remontées de la Forclaz-Blanchalpe, souligne lui aussi que l'union fait la force. "Les rivalités entre les sociétés sont quelque chose que je ne cultive pas."
Pour la Forclaz-Blanchalpe, la situation est particulières. "Nous sommes tellement petits. Nous employons sept personnes à la demande et c'est tout. A cause de l'ensoleillement, il peut arriver qu'on ouvre que quelques jours sur l'année." Les quinze kilomètres de piste du domaine ne sont qu'un appoint à l'association plus importante d'Evolène et d'Arolla.
Une offre à promouvoir
Pour Michael Moret, directeur d'Evolène Région Tourisme (ERT), l'abonnement Espace Dent Blanche est une offre très intéressante. "Avec une seule entité commerciale, le client a été écouté. Pour le même prix, il a maintenant le choix entre trois domaines." Confiants, l'office du tourisme et la commune se sont accordés sur un budget pour la promotion du produit deux fois supérieur à celui incombé aux domaines skiables l'année dernière.
Et Serge Gaudin de conclure, en indiquant que cette offre est surtout symbolique. "C'est montrer aux gens que les choses bougent, qu'on essaie d'exploiter au mieux nos infrastructures et qu'on a la volonté de travailler ensemble."
Noémie Fournier
