Le val d'Hérens veut mieux vendre sa marque
Tourisme: un projet, en consultation, veut donner plus de moyens pour le marketing à Val d'Hérens Tourisme, plutôt qu'aux entités communales.
Le val d'hérens touristique est à un tournant crucial. Face à la baisse des nuitées, au franc fort ou à la concurrence internationale, la vallée doit se profiler. La commission stratégique de l'association des communes du val d'Hérens (ACVH) s'est penchée sur cette question. Elle a présenté aux instances politiques et touristiques des cinq communes concernées – Mont-Noble, Saint Martin, Evolène, Hérémence et Vex – un projet qui propose plus de moyens à Val d'hérens Tourisme. « L'idée est de vendre le val d'Hérens, composé certes de cinq entités, mais qui travaillent ensemble au niveau de la vallée », résume Louis Moix, président de Saint-Martin qui pilote cette réflexion.
Augmenter la colaboration
Dans ce projet, le marketing et la promotion seraient centralisés au niveau de la structure existante implantée à Euseigne. « L'idée serait de vendre Hérens en tant que destination, mais de conserver quand même les marques des destinations actuelles », confie Damien Métrailler, président d'Evolène. Aujourd'hui, Val d'Hérens Tourisme joue déjà un peu ce rôle: des brochures communes, des sites internet qui ont le même visuel, une marque et un logo.
La solution avancée permettrait de donner beaucoup de visibilité à cette marque. Les moyens permettraient aussi d'être présent dans les foires spécialisées et de dégager des budgets publicitaires intéressants. Aucun chiffre n'est encore articulé.
Pour Bernard Bruttin, président de Mont-Noble, « il faut arrêter avec la multiplication des destinations. Il y a le Valais et ensuite Val d'Hérens. Une solution avec un directeur au niveau d'Hérens Tourisme et des responsables de l'accueil sur les différents sites me paraît aussi logique. » Et Damien Métrailler d'ajouter: « Aujourd'hui pour être concurrentiel, on ne peut plus travailler avec des généralistes dans chaque office, mais il faut avoir des spécialistes que ce soit pour le marketing, la promotion ou l'accueil. On doit profiter des compétences de chacun. »
Dany Defago, président de Vex, rappelle que pour le moment il ne s'agit que d'un projet, d'une réflexion. « Mais c'est un bon coup de pied dans la fourmilière, car il faut réagir. »
Des facteurs extérieurs
La réflexion sur le rôle et les fonctions de Val d'Hérens Tourisme s'explique par des facteurs extérieurs. Avec la fin du projet de développement région (PDR), le subventionnement attribué à la structure à hauteur de 165'000 francs de la confédération – soit un tiers du budget, le reste provenant des communes – disparaît. « Aujourd'hui cette structure fonctionne avec 1,5 emploi équivalent plein-temps. Et on doit trouver une solution pour son financement », ajoute le président de Saint-Martin. La nouvelle loi sur le tourisme a également engagé les décideurs dans cette voie.
La question des 4Vallées
Si la grande majorité des acteurs politiques ou les responsables de l'opérationnel dans les offices saluent cette réorganisation comme nécessaire, certains craignent que Vex ne soit attiré plutôt par les 4Vallées. « Au sens touristique, c'est un produit, pas une destination », coupe court Dany Defago, président de Vex. « Bien sûr que les Bacounis sont tournés vers cette porte orientale du domaine skiable, mais tout le monde doit en profiter. »
Un peu plus haut à Hérémence, qui a investi aux Masses sur ce même domaine, Régis Bovier comprend la question. « Evidemment qu'il y a des interrogations, des soucis, pourtant on doit amener le val d'Hérens vers ce domaine. » Des propos qui résonnent en écho chez ses confrères de la vallée, qui pensent tous qu'un partenariat avec les 4Vallées doit être développé, certains allant même jusqu'à un soutien financier.
Pour le moment, ce renforcement de la structure Val d'Hérens Tourisme est au stade de projet. Il est en consultation dans les exécutifs communaux et auprès des comités des sociétés de développement, qui pourront apporter leur commentaire jusqu'en janvier. « Mais il faudra se décider avant la fin de l'année de 2016 », assure Louis Moix. Sans quoi le projet risque de prendre du retard, puisque les exédutifs communaux seront remodelés par les élections communales en octobre 2016.
Laurent Savary
Tous les chemins mèneront-ils un jour au Val d'Hérens?
