Nouvelliste du 03.07.17 - Regards croisés sur la montagne

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  Nouvelliste du 03.07.17 - Regards croisés sur la montagne

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Arolla - Les Rencontres internationales du livre de montagne ont rassemblé, ce samedi, cinq grands noms de l'alpinisme autour d'une table ronde. Parmi eux, le journaliste Marc Turrel et l'alpiniste Marianne Chapuisat.

Regards croisés sur la montagne

Les férus de récits de montagne ont pris de l'altitude ce week-end, lors de la 12e édition des Rencontres internationales du livre de montagne qui s'est tenue à l'hôtel Kurhaus d'Arolla. Samedi après-midi, et pour la première fois depuis la création de l'événement, cinq pointures de l'alpinisme ont été invitées à prendre part à une table ronde. Parmi eux, Marianne Chapuisat et Marc Turrel sont revenus sur certaines de leurs expériences les plus marquantes.

Un projet de jeunesse

Elle est professeur d'éducation physique dans un lycée vaudois, lui est un journaliste français. Leur point commun? Un goût prononcé pour la haute montagne. Tous deux ont ressenti, à un moment ou un autre, le besoin d'aller voir ailleurs, l'envie de quitter le continent pour découvrir de nouveaux sommets. "Vous savez, le point culminant de l'Europe est à 4800 mètres. En Himalaya, une altitude pareille, c'est la plaine, confie Marianne Chapuisat. Je souhaitais voir autre chose. C'était le projet de ma jeunesse." Un projet qu'elle aura mené tambour battant, puisque l'alpiniste de 48 ans reste à ce jour la seule femme au monde à avoir gravi un 8000 mètres dans des conditions hivernales. C'était sur le mont Cho Oyu, dans l'Himalaya, en 1993.

A cette même période, Marc Turrel quittait sa France natale pour le Chili. Il y a couvert, pour le compte de différents organes de presse, la chute du dictateur Augusto Pinochet et la renaissance de la démocratie chilienne. Sa première expédition en haute montagne, il l'a réalisée là-bas, en 1998. "J'ai toujours voué une grande admiration au pilote de l'aéropostale Henri Guillaumet, dont l'avion s'est abîmée en 1930 dans la Cordillière des Andes. Pour lui rendre hommage, j'ai décidé d'organiser une expédition sur le lieu du crash, à 3200 mètres d'altitude."

La face caché de la montagne

L'attrait de la montagne se faisant toujours plus pressant, il repart à l'assaut des sommets. Et pour mieux rendre compte des merveilles mais aussi des ravages qu'il perçoit, percé tout là-haut, il crée la revue "Andes Magazine". "Au Pérou, en Bolivie ou au Chili, des compagnies minières exploitent les sols à plus de 5000 mètres d'altitude. La performance d'un alpiniste ne doit plus se résumer un temps affiché sur un chronomètre. Nous devons désormais protéger notre environnement, en dévoilant au grand jour les dégâts causés par l'homme."

Cette face cachée de la montagne, Marianne Chapuisat l'a, elle aussi, observée. En Himalaya, ce sont les conditions de travail des guides qui l'ont le plus marquée. Elle explique le paradoxe qui entoure le "Business de l'Everest". "D'un côté, il y a ces guides qui risquent leur vie au quotidien pour permettre à des gens fortunés d'atteindre le sommet. De l'autre, l'on se donne bonne conscience en se disant que l'argent en jeu lors des expéditions commerciales permet de faire vivre des familles là-bas. C'est très ambigu."

"Le Valais est mon Jardin"

Si les sommets du monde ont été au centre des discussions durant près d'une heure et demie, Marianne Chauisat et Marc Turrel se sont également arrêtés sur le Valais et ses montagnes. "Ce canton a toujours été lié à l'Amérique du Sud. Lorsque les populations valaisannes y ont émigré, plusieurs guides de haute montagne étaient du voyage", explique Marc Turrel. De son côté, Marianne Chapuisat confie s'adonner régulièrement à la pratique du ski de fond à Evolène. "J'habite en Valais, c'est mon jardin. Je ne serai jamais blasée ici. Au contraire, j'ai envie d'aller voir ce qui se cache derrière tous ces sommets."

Florent Bagnoud
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