Nouvelliste du 21.01.19 - « La commune d'Evolène mérite d'être connue sur le plan international »

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  Nouvelliste du 21.01.19 - « La commune d'Evolène mérite d'être connue sur le plan international »

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« La commune d'Evolène mérite d'être connue sur le plan international »

Cédriane de Boucaud Truell - A Evolène, le couple Truell prévoit d'investir 125 millions dans un projet de santé. Rencontre avec Cédriane, une passionnée de montagne et femme d'affaires avant tout.


Cédrian de Boucaud Truell nous reçoit dans le cadre hors du temps du Grand Hôtel & Kurhaus d'Arolla. Bien qu'elle ne deviendra la gérante de l'historique bâtisse qu'au printemps, c'est elle qui nous guide, à travers les cuisines, entre la terrasse et le grand salon. Depuis leur arrivée dans la région en 2010, Cédriane de Boucaud et son époux Edmund Truell ne cachent pas leur envie d'y investir. Accompagnés de partenaires financiers, ils prévoient un engagement de 125 millions entre Evolène, Arolla et le hameau des Mayens de Veisivi. Un changement décor pour ce couple londonien à la tête d'un capital de plus de 300 millions dans un portefeuille d'investissement estimé à 4 milliards.
Cédriane de Boucaud n'est pas extravagante, elle préfère l'échange au monologue. Elle parle de ses ambitions avec décontraction, une certaine fermeté dans ses positions, mais de la douceur dans le sourire. Rencontre avec une amoureuse de la montagne et du sport, bien que femme d'affaires avant tout.

Cédriane de Boucaud Truell, comment êtes-vous arrivée à Evolène ?

Ayant toujours été proche des montagnes, j'ai dit à Edi Truell, mon mari, que malgré les atouts de Londres, vivre loin d'elles m'était impossible. Nous avons travaillé avec un promoteur immobilier qui nous a montré des chalets magnifiques à Verbier, Zermatt, Grimentz, mais ce n'était pas ce que nous cherchions. Si nous voulions investir à la montagne, c'était pour être à la montagne, pas pour y retrouver nos voisins de Londres. Sur la carte du Valais, le promoteur nous avait montré des chalets de part et d'autre, mais rien au milieu. Nous lui avons demandé : « Qu'est-ce qu'il y a, là ? » Il nous a répondu que là, dans le val d'Hérens, il n'y avait rien. Edi et moi nous sommes regardés et nous avons répondu : « Parfait ! » Le promoteur était embêté de voir sa commission lui passer sous le nez, mais c'est comme cela que nous débarquions un jour à Arolla, où nous sommes tombés amoureux de deux granges abandonnées que nous avons visitées en grosses bottes de neige. [Rires] La petite chapelle d'Arolla, le Mont Collon, le Grand Hôtel & Kurhaus, les arolles, les hauts glaciers majestueux… Nous nous sommes tout de suite sentis à notre place.

Vous dîtes être tombée amoureuse de la nature du val d'Hérens. Rejetez-vous donc complètement l'image des stations de ski ultra-urbanisées ?

Les grandes stations de ski sont un produit, mais ce n'est pas celui que je souhaite proposer. Je pense qu'il y a, à notre époque, une forte demande pour vivre une expérience différente. La montagne sauvage, le patrimoine bâti, le tourisme doux, les traditions. Un endroit où on peut profiter de la nature, grimper les plus hautes montagnes des Alpes. A Verbier, c'est autre chose. Je peux faire la fête et skier, mais je ne peux pas me retrouver, je ne peux pas respirer.

Aviez-vous dès le début l'envie d'investir sur la commune d'Evolène ?

Au début, c'était simplement pour s'installer. Puis, nous avons apprécié que les Evolénards ont su préserver leurs atouts. Il y a peu d'infrastructures, mais toutes les bases pour y faire quelque chose d'extraordinaire. Très vite, nous avons donc commencé à acquérir des terrains, mazots, des raccards délabrés, en espérant les préserver. Notre objectif est de renouveler, tout en maintenant l'esprit local. Il faut dire que c'est très rare de tomber, dans le centre de l'Europe, sur une vallée qui vit une vie de montagnard. Cela se ressent chez les Evolénards : ils aiment leur village. Nous comptons sur eux pour nous accompagner dans cette aventure.

Les Evolénards justement… Quel a été l'accueil des autorités et de la population ?

Ils posent beaucoup de questions. Ils ont des craintes et c'est tout a fait normal. Mais nous sommes là depuis huit ans et notre démarche vient du coeur, au fil du temps, ils prennent confiance. Nous avons un partenariat constructif avec la commune et un très bon contact avec la population.

Avez-vous en effet l'intention de travailler en collaboration avec les locaux ?

C'est essentiel. Nous voulons que nos hôtes marchent dans le vieux village, s'arrêtent dans les restaurants, goûtent les produits locaux, entendent le patois. Evolène mérite d'être connue par la communauté internationale. Nous ne pourrons rien faire sans les entrepreneurs locaux qui ont des compétences essentielles : fromagers, bouchers, hôteliers, financiers, sportifs, guides, artistes… Il est essentiel que ces différentes compétences restent sur le territoire d'Evolène.

Avez-vous d'autres projets que le centre médical à Evolène, les Mayens de Veisivi, le Grand Hôtel & Kurhaus d'Arolla ?

Nous avons toujours des projets en gestation. Mais l'imporant est de se concentrer. Nous essayons d'encourager d'autres investissements sur la commune en espérant que notre projet sera le catalyseur pour d'autres investisseurs.

Votre projet de complexe médical et hôtelier prévoit une clientèle haut de gamme. Votre slogan, c'est un peu « Evolène : là où le luxe rencontre la nature ? »

Pour moi, il y a différentes sortes de luxe. Le luxe des expériences nouvelles, des gens que l'on rencontre. Il y a aussi le luxe matériel, mais il faut trouver le bon milieu entre les deux. Il n'est pas question d'avoir des salles de bain en or. Au contraire, nous recherchons plutôt le luxe des matériaux naturels, le luxe du temps et de la beauté des paysages. Loin de moi l'idée d'avoir Hermès ou Louis Vuitton sur la rue Centrale d'Evolène.

Vous avez une œuvre de charité active dans le développement durable, c'est un sujet qui vous tient à coeur ?

Tout à fait. Nous investissons dans la protection des océans et notre œuvre de charité s'occupe aussi de parcs nationaux par le développement de systpmes informatiques pour la gestion des visiteurs. Bien que je ne pense pas qu'un parc national soit ce qu'il faut, la commune d'Evolène doit faire très attention à préserver ce qu'elle a.

Avez-vous, à terme, la volonté d'investir dans les remontées mécaniques ?

Nous nous intéressons évidemment beaucoup à investir dans les remontées mécaniques. Mais ce n'est pas à nous, des privés, de déterminer ce qu'elles doivent devenir. Il faut qu'elles demeurent un bien public, en main des habitants de la commune et du canton. Je suis convaincue que ces entités doivent poursuivre leurs investissements dans les remontées.

Evolène et Arolla dans dix ou quinze ans, vous les rêvez comment ?

Notre rêve est de voir un mélange de touristes de différentes gammes vivre de nouvelles expériences dans des villages où les jeunes ont l'ambition de rester grâce à de l'activité économique. Evolène serait un endroit parfait pour du télétravail par exemple. Evolène ne peut pas vivre que du loisir. Il faut que les gens restent et qu'une vie active continue d'être vécue ici.

Noémie Fournier

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