Nouvelliste du 06.07.20 - Des coins de paradis débordés

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  Nouvelliste du 06.07.20 - Des coins de paradis débordés

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Ils veulent tous aller là-haut!

Extrait de l'article paru dans le Nouvelliste du 6 juillet 2020:

Les petits coins de paradis commencent à déborder
Tourisme - Face à l'afflux de promeneurs et de leurs véhicules, certaines voix s'élèvent dans la commune d'Evolène pour préserver le site et l'accès au la Bleu.

Il est 9h30 sur les hauteurs d'Evolène. Le parking de La Gouille recense encore une dizaine de places vides et les véhicules défilent au compte-gouttes, tout comme les promeneurs. "Ce ne sont pas de vrais montagnards qui se rendent au lac Bleu depuis ici", rigole le serveur de la Pension, qui se situe au départ de l'itinéraire menant au célèbre point d'eau. "Mais vous verrez, en fin de matinée, tout le parking sera complet."

Les minutes défilant, le flux de véhicules ne cesse en effet d'augmenter. Ils sont Valaisans, bien sûr, mais aussi Neuchâtelois, Vaudois, Genevois ou encore Belges et sont venus profiter du calme, de la fraîcheur et de la beauté des lieux. "De la mi-juillet à la mi-août, le parking est plein tous les jours et c'est la même chose hors saison les week-ends de beau temps", explique Ambre, gérante de la Pension au lac Bleu. Quelques masures plus haut, avant que le sentier menant au lac ne se mette à grimper, Jean-Robert Ioset dépeint un tableau similaire. "Durant l'été, ça défile. Le parking est pris d'assaut, mais je n'ai jamais vécu de débordement", explique celui qui, depuis douze ans, réside dans le hameau presque chaque week-end et durant ses vacances. "C'est clair qu'il y a du passage, mais ce n'est pas un véritable souci car la majorité des gens sont très respectueux des lieux et de leurs résidents."

Pas de parking prévu à la Gouille

Face au flux - "toujours grandissant" - des véhicules stationnés aux abords de La Gouille, certaines voix ont commencé à gronder sur le territoire de la commune. "Beaucoup trop de monde s'y rend chaque jour et la nature n'a pas le temps de se régénérer", soupire Xavier Bonvin, spécialiste de la nature et de l'environnement. "Il faudrait en limiter l'accès, afin de préserver ce site extraordinaire." L'entrepreneur évolénard a d'ailleurs interpellé les autorités communales à ce sujet. "Il y a déjà un peu de parking sauvage et cela pourrait encore s'amplifier. En plus de ça, la plupart des gens qui transitent par La Gouille sont simplement de passage et ne laissent rien à la région, à part des déchets. La création d'un parking ou d'un service de bus améliorerait déjà la situation", selon Xavier Bonvin. Si la commune a d'ores et déjà été sensibiliée à la question, sa présidente Virginie Gaspoz affirme "qu'aucun projet de parking" n'est envisagé à l'heure actuelle. Nous ne voulons pas entraver l'environnement local en créant un parking. En plus de cela, il nous faudrait acheter des parcelles au canton et à des privés et ce n'est pas du tout notre intention." La présidente d'Evolène détaille toute une série de mesures déjà en place afin d'éviter que le parking de La Gouille ne soit pris d'assaut. "Une signalisation existe déjà en bord de route pour orienter les véhicules vers le parking de Satarma qui se situe un peu plus haut. L'office du tourisme a également fait la promotion d'autres itinéraires pour atteindre le la Bleu via Les Haudères ou Arolla." Des mesures auxquelles s'ajoute une service de CarPostal qui dessert La Gouille entre quatre et six fois par jour.

"Ce n'est pas la gabegie"

"L'arrêt postal est juste en face de la Pension, au départ de l'itinéraire le plus rapide pour atteindre le lac Bleu. Mais peu de gens l'utilisent", regrette Ambre, gérante des lieux. Active à La Gouille depuis deux ans, la restauratrice tient cependant à relativiser l'afflux de promeneurs qui s'engagent en direction du la Bleu. "Ce n'est de loin pas la gabegie que certains décrivent. Il y a très peu de parking sauvage et, lorsque cela arrive, nous envoyons les gens vers le camping ou un autre parking." Pour appuyer ses propos, la tenancière se remémore une action de collecte des déchets organisée à la fin de l'été dernier. "J'avais vraiment peur de ce que nous allions trouver. Mais nous n'avons pratiquement rien eu à ramasser." Et la jeune femme est confiante sur le fait qu'il en sera de même cette année encore.

Adrien Délèze


"Frénésie", c'est le terme utilisé par Manu Broccard, professeur en management du toursime à la HES-SO Valais, pour parler de la "prise d'assaut" vécue dans les lieux touristiques en Valais au sortir du semi-confinement.

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