Les Italiens triomphent sur le chemin des contrebandiers
Collontrek - Xavier Chevrier et Jean Pellissier gagnent devant deux équipes du Val d'Aoste.
Xavier Chevrier, champion du monde juniors en 2004 et Jean Pellissier, vainqueur de la Patrouille des Glaciers, faisaient figure de "dream team".
Disputée sous un soleil radieux, la 2e édition du Collontrek a prouvé qu'elle était une course d'exception. Le tracé a réservé son lot de découvertes aux concurrents. Au programme: départ de Bionaz en Italie, montée jusqu'au col Collon (3080m), frontière naturelle pittoresque, puis descente sur le versant suisse en dévalant notamment le glacier d'Arolla munis de crampons pour finalement rallier l'arrivée à Arolla. Parcours idyllique, mais également chargé d'histoire, puisque le tracé était celui qu'empruntaient jadis les contrebandiers et les agriculteurs pour faire passer la marchandise d'une vallée à l'autre.
Sur ce tracé de 22 kilomètres, les équipes italiennes ont réalisé un carton plein en monopolisant le podium, grâce à trois équipes du Val d'Aoste. Sans surprise, c'est la paire Xavier Chevrier - Jean Pellissier qui a coupé la ligne d'arrivée en première position en 2h22'14. Réunissant le champion du monde junior de course de montagne 2009 (Chevrier, 21 ans) et le vainqueur de la Patrouille des Glaciers 2004 (Pellissier, 39 ans), cette équipe avait des allures de "dream team". A l'arrivée, le plus jeune des deux compères a expliqué qu'il s'agissait pourtant d'une première. "Je n'avais jamais participé à une course par équipe de deux. C'était une toute nouvelle expérience." Tout comme le fait de courir sur un glacier. "Ce passage était vraiment spectaculaire. Le passage sur la moraine était particulièrement périlleux. Il fallait contrôler chaque foulée pour poser les pieds au bon endroit."
Passage du col Collon, 3080m.
Un parcours exigeant
La beauté du tracé n'occulte toutefois en rien sa difficulté. A l'arrivée, les visages sont marqués, les jambes lourdes, écorchées pour certains, les cheveilles endolories. Une des images fortes de la journée restera certainement celle du Fribourgeois Paul Ecoffey agenouillé sur le goudron face contre terre dès la ligne d'arrivé franchie, avant de se relever et de s'allonger dans une fontaine bienvenue. "Ce n'était pas mon jour", glisse-t-il dans un souffle. "J'ai raté le premier gobelet d'eau. Privé de boisson, la suite de la course a été un calvaire. J'étais dans le rouge durant toute la montée, je voyais des étoiles."
Le fait de disputer cette épreuve par équipes de deux a donné une dimension émotionnelle supplémentaire à la course. "J'ai marié un héros" lâchait Thomas Delamorclaz au sujet de sa femme avec qui il a remporté la catégorie mixte. "Une course à deux développe un fort esprit de solidarité" constatait, quant à elle, la jeune Valaisanne Jennifer Fiechter, vainqueur dans la catégorie dames avec Mireille Richard.
Raphaël Crettol
Jennifer Fiechter et Mireille Richard, vainqueurs chez les dames.