Le col Collon est franchi
TRANSALPINE DES YAKS 2011 - Rosula Blanc et Sonja Mathis ont entamé leur périple depuis une semaine et atteint, avec leurs trois yaks, l'altitude de 3080 mètres.
Elles ne sont en route que depuis une semaine sur les six que va durer le périple mais le plus dur est fait, serait-on tenté de dire. Rosula Blanc et Sonja Mathis ont en effet passé le col Collon en compagnie de leurs trois yaks jeudi dernier. Les deux éleveuses sont parties la semaine dernière d'Evolène pour rallier Menton au bord de la Méditerranée, une épopée de 600 kilomètres ("Le Nouvelliste" du 1er septembre).
Elles ont campé à Plan Bertol et ont atteint le plus haut point de leur périple trois heures plus tard. Au col Collon juché à 3080 mètres, l'expédition a été accueillie par le président de la commune valdôtaine de Bionaz, Armando Chentre, par Candido Joly, seul éleveur de yaks de la vallée, ainsi que par le président du Tour du Cervin Roger Anzévui.
L'occasion d'évoquer le caractère mythique de ce lieu emprunté autrefois par les éleveurs, les marchands et autres contrebandiers qui redevient aujourd'hui un trait d'union entre les communautés d'Hérens et de Valpelline. Puis les aventurières ont bivouaqué côté italien sur l'alpage de Pisonet après avoir effectué une descente périlleuse.
"Nous avons certainement franchi une étape des plus difficiles", explique Rosula Blanc. "Ce n'était pas évident de monter sur le haut glacier d'Arolla passablement crevassé. De plus, le col côté italien est équipé de marches métalliques dans certains passages délicats. Mais les yaks s'en sont brillamment sortis!" Un enthousiasme partagé par un allié de poids, André Georges, montagnard célèbre et compagnon de Rosula Blanc. "Les yaks sont de sacrés animaux. Ils passent sans crampon là où certains alpinistes sont obligés d'en mettre."
Rosula Blanc et Sonja Mathis sont actuellement dans la région de Saint-Rémy-en-Bosse. Elles devraient atteindre la frontière française et Tignes samedi. Rappelons que cette expédition vise un triple objectif: mieux comprendre le comportement des yaks, exploiter davantage leur force de travail, conserver et échanger le savoir-faire en la matière avec d'autres éleveurs.
Ainsi, par le biais d'un partenariat humanitaire, les deux femmes vont soutenir des projets qui aident les populations himalayennes à conserver leurs cheptels. Chaque kilomètre parcouru et col franchi peut être acheté. L'argent récolté sera versé à Rigzen Zanskar, d'une part, qui souhaite préserver la culture originale de cette région de l'Himalaya indien basée sur le yak, et Tapriza Verein, d'autre part, qui soutient des projets liés à l'économie du yak dans le Dolpo, une région reculée et très montagneuse du Népal.
Pascal Fauchère
http://www.yakshuloche.ch
