Moins de neige sur le parcours? Tant mieux
A un peu plus de deux semaines du premier départ, les conditions sur l'itinéraire sont jugées excellentes.
25 degrés en plaine. Zéro à 3000. Les températures printanières de ces dernières semaines suscitent bien des interrogations pour la Patrouille des Glaciers qui se tiendra du 29 avril au 3 mai entre Zermatt, Arolla et Verbier. Quelques voix inquiètes prédisent qu'il faudra marcher des kilo9mètres skis sur le dos. D'autres, plus superstitieuses, brandissent déjà le spectre d'une annulation en raison du manque d'or blanc.
Aucun souci, pour l'instant
Les sceptiques seront rassurés, la réalité de la plaine n'est pas celle de la montagne. "On n'a absolument aucun souci, l'enneigement est stable", nous assure d'emblée le commandant de la course Max Contesse. Même son de cloche du côté du responsable des risques, le guide de montagne Xavier Fournier. "J'ai effectué la semaine dernière la Haute Route entre Argentières et Zermatt. J'ai pu voir 80% du tracé de la PdG et on est aujourd'hui en situation vraiment favorable." Tout au plus, il faudra porter les skis sur 150 mètres à la descente entre les Plans de Bertol et le Bas glacier d'Arolla. Une situation déjà vue par le passé.
Et Xavier Fournier de rappeler que d'ici au départ, la météo peut réserver bien des surprises sur un parcours situé à 90% au-dessus de 2000 mètres, avec des passages au-dessus de 3000 pour Tête Blanche et la Rosablanche. "Il peut neiger de grosses quantité à cette altitude", certifie Xavier Fournier. En revanche, personne ne semble craindre un éventuel manque de neige.
De l'avis du spécialiste, la situation est, à l'heure actuelle même nettement plus favorable qu'il y a deux ans lorsqu'il avait fallu interrompre la course. "Il y a avait beaucoup plus de neige, du vent très fort à Tête Blanche et surtout un réchauffement important dès le milieu de la nuit." Des déclenchements spontanés d'avalanches de neige mouillée dans la région du Lac des Dix et des menaces importantes dans d'autres secteurs avaient rendu l'annulation inévitable.
Cette année, la situation avalancheuse se veut plutôt rassurante. "Le danger a oscillé tous ces derniers jours entre des degrés 1 et 2. Les grosses coulées sont déjà descendues. Globalement, c'est plus positif mais il faudra de toute façon rester vigilant", promet Xavier Fournier. Et le responsable des risques de rappeler qu'en haute montagne, après deux hivers hors normes, on profite cette année d'une saison "normale".
Personne n'ose encore s'avancer sur la semaine de course mais globalement le cru 2014 s'annonce, pour l'instant, moins exposé aux situations problématiques qu'en 2012.
Gare aux cailloux
L'enneigement suffisant mais plus faible que ces dernière années incite Xavier Fournier et Max Contesse à mettre en garde les patrouilleurs dans les descentes. Les cailloux sont apparents en plusieurs endroits et il faudra se méfier. Il y aura certes un balisage mais... "On ne va pas mettre des drapeaux sur chaque petit rocher. On en appelle à la responsabilité des coureurs. On est en montagne, par sur une piste. Il faudra adapter son comportement", rappellent les deux hommes. "Idem pour les vêtements, il ne faudra pas lésiner sur le matériel, il pourra faire très froid", avertit Xavier Fournier. En montagne, rien n'est acquis et d'ici au départ... ils scrutent le ciel et veillent au grain, à l'affût de surprises météorologiques.
Julien Wicky
Le col du Pas de Chèvre aujourd'hui en début d'après-midi
