Le Temps du 05.07.19 - #RILMA - Le livre de montagne prend de la hauteur

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arollablabla
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  Le Temps du 05.07.19 - #RILMA - Le livre de montagne prend de la hauteur

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La Rencontre internationale du livre de montagne d’Arolla présente sa 14e édition du 5 au 7 juillet. Nouveau venu à succès dans le milieu, le polar d’altitude est un style qui interpelle

Pour Marie-Paule Fauchère, c’est un signe. Aux yeux de sa coprésidente, si la Rencontre internationale du livre de montagne va dérouler sa 14e édition ce week-end à Arolla, c’est pour une simple et bonne raison: «Le livre n’est pas près de mourir!»

Cet événement de taille modeste a choisi de se blottir aux confins du val d’Hérens. Calé sous le Mont-Collon, Arolla est l’un de ces villages où le temps reste suspendu. Il offre ainsi la possibilité de mieux profiter de l’esprit des livres que les Rencontres mettent en valeur. Mais il est aussi situé à quelques encablures de la Forclaz, le village d’origine de Jo Fauchère, ce guide, décédé en 1985, en mémoire duquel le festival littéraire a vu le jour.

Depuis quatorze ans, la Rencontre du livre de montagne assiste à la démocratisation des ouvrages dédiés au milieu alpin. «La montagne attire de plus en plus de monde. Par conséquent, c’est un public de tous horizons, pas forcément alpiniste qui s’intéresse à ces lectures», remarque la coprésidente.

Parler de succès commercial serait disproportionné dans le milieu du livre prolixe mais pas forcément rentable. Néanmoins, on remarque un intérêt grandissant pour le livre de montagne à qui on octroie désormais une place plus visible dans certaines librairies.

«Un marché de niche»

Aux yeux de Pierre-François Clavel, libraire chez Payot, aucun changement fondamental n’est à relever. En revanche, avec le temps, les publications s’accumulent, des éditions spécialisées dans la thématique alpine se sont installées dans le paysage du livre, et les modes narratifs se diversifient. «Le polar de montagne a fait son entrée et cela fonctionne bien!» se réjouit Marie-Paule Fauchère.

A l’origine de ce nouveau style, les Editions du Mont-Blanc sont les dernières arrivées sur le marché du livre de montagne. Elles se sont modestement installées il y a cinq ans aux côtés des historiques Glénat, Arthaud et Guérin, déjà actives dans le domaine. C’est Catherine Destivelle, grimpeuse star des années 1980, alpiniste de renom dans la décennie suivante, qui en a repris la direction. Elle porte une importance particulière à traduire des textes tombés dans l’oubli ou jamais publiés en langue française. «Je veux que mes éditions relatent un esprit de la montagne, pur, authentique, indépendant de l’actualité fleuve», souligne-t-elle.

Presque seule à la tête de ses éditions, Catherine Destivelle a publié une cinquantaine de livres en cinq ans. «Dans les années 1980-90, quand j’ai écrit mon livre chez Arthaud, il a été tiré à 15 000 exemplaires. Aujourd’hui, les tirages plafonnent à 3000 pièces, précise l’alpiniste. Cela reste un marché de niche.»

Les femmes à l’honneur

Catherine Destivelle sera l’invitée d’honneur de la Rencontres du livre d’Arolla cette année. Lors d’une conférence, samedi, elle racontera son parcours jalonné d’ascensions, qu’elles soient sur les grandes faces nord en hiver ou au Mali. Comme pour chaque édition, une thématique sert de fil rouge à l’événement. Cette fois, elle se focalisera sur un sujet dans l’air du temps: les femmes et la montagne. «J’ai cette idée en tête depuis que j’ai repris une partie de la présidence, il y a quatre ans, soulève Marie-Paule Fauchère. Juste après la grève des femmes, elle tombe à pic.» Car dans le milieu alpin aussi, les femmes sont de moins en moins discrètes.

Parmi les autres personnalités présentes, la photographe et environnementaliste Claude Bernhard – récompensée l’an passé pour son ouvrage de photos de montagne et de spéléologie – sera présente aux côtés notamment des artistes Agnès Laribi-Frossard et Camille Renault, à l’origine de beaux livres illustrés.

Trois catégories, plus une

La particularité de la Rencontre est de décerner trois prix dans trois catégories de livres différentes. Le Prix «Village du Livre de St-Pierre-de-Clages» récompense les romans. Celui d'«Arolla» distingue les beaux livres de dessins et de photographies. Et le Prix «Jo Fauchère – Guide de montagne» se concentre, lui, sur les récits de montagne et d’expédition. Toutefois, si une année s’avère être un mauvais cru, le jury se réserve la liberté de ne pas décerner de prix.

Mais ce ne sera pas le cas cette année. Au contraire, une nouvelle catégorie a même dû être créée pour permettre aux membres du jury de la Rencontre de soutenir un coup de cœur inclassable. «Nous avons décidé de décerner à ce livre un prix à part, spécialement conçu pour lui.» Avec Marie-Paule Fauchère, non seulement le livre n’est pas mort, mais il donne l’impression de renaître.

Caroline Christinaz
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